Toi l’Ukrainienne toi l’Ukrainien
Qui pleure encore des larmes amères
Après plus de cinquante années
Fusil dans l’dos on t’emmena
Pour travailler très librement
Que l’on traita pas comme un chien
Que l’on caresse et qu’on nourrit
Dans les usines des nazis
Je cherche des racines
Je n’ai qu’une paire d'ailes
J'ai tant creusé la terre
J'ai tant usé de pelles
J'ai consulté des mages
Qui jamais ne devinent
J'interroge les sages
Me répondent mystère
Sachez qu'il y a
Des morts tout plats
Des grassouillets
Des morts qui rient
Et vivent à l'aise
Des morts pas morts
A cause d' la grève
Des chemins d' fer
Pour cause de retraite
Des militaires
Pour en finir avec le vent du large
Qui caresse mes rêves
Et te ramène à mon souvenir
Pour en finir avec mes chimères
Tes yeux qui me bouleversent
Pour en finir avec ton sourire
Qui s’efface doucement de mes songeries
Sera là au matin ma première pensée
Arbre ou pirogue
C’est fait de bois
D’écorce rugueuse
Garni de branches
Ou mu à la pagaie
Affronte le vent
Ou fend les vagues
Abrite les palabres
Et donne le fruit
Conduit au ciel d’azur
Au lagon vert
A poivre à pain
Arbre de mai de vie
C’est du voyage aussi
Le sang de l’arbre la sève
La vie la force et la vigueur
Assis à même le pavé tiédi
Tandis que tu danses à t’en perdre
Tout près d’un cracheur de feu
Qui n’en finit jamais
De faire sauter sa chaine
Je regarde le mai qui passe